Festival Lâm Lê - 27, 28, 29 janvier 2023

Le Vietnam s'invite à Saintes", est un projet ambitieux, mené par l'association Viêt Nam 17 en partenariat avec la ville de Saintes et le soutien de l'Ambassade du Vietnam en France.

Il vise à proposer une découverte multi-culturelle du Vietnam et s'adresse à tous les publics.

Au fil des différents évènements, un temps fort avec le Festival Lam Lê et la présentation de trois films à Atlantic Ciné.

Ce fut un grand honneur, pour l'association Viêt Nam 17, d’accueillir à nouveau (en 2013 pour son film Công binh au Gallia Cinéma de Saintes) notre ami cinéaste Lâm Lê a marqué depuis les années 80 le monde du cinéma français par son engagement au côté du peuple vietnamien.

En témoigne "Poussière d'Empire" avec deux superbes acteurs, Dominique Sanda et Jean-François Stévenin projeté à Atlantic Ciné le vendredi 27 janvier.

Le réalisateur nous a conté les anecdotes, parfois très drôles, des conditions du tournage. Ce film est sorti en salle en 1983. Il est un des rares réalisateur français d'origine vietnamienne a être autorisé de tournages au Vietnam.

Ce même jour, la médiathèque François Mitterrand organisait avec Lâm Lê une très intéressante conférence sur le cinéma Vietnamien intitulée " La maison cinéma du Viêt Nam et le monde". Tous nos remerciements à Pauline Bozier et Noémie pour l'aide à l'organisation.

Ce qui a permis aux participants de se faire une idée plus précise de l'influence du cinéma vietnamien en Asie depuis la fin du 19ème siècle jusqu'à nos jours à travers des extraits, parfois inédits, de films.

Qu'ils soient de propagande, pendant la guerre ou bien romantique, le cinéma vietnamien est bien vivant même si l'on peut regretter son manque de diffusion en France.

C'était donc l'objet de ce festival de lui redonner sa juste place.

Revenu en 2009 de Moscou où il a tourné une série de fiction TV de 8h produite par une production russe, à partir d'un scénario russe avec des acteurs et techniciens russes et où  Annie Girardot a fait sa dernière prestation  au cinéma, Lam Lê  a écrit en toute urgence le projet de film sur les travailleurs indochinois engagés de force à la veille de la 2nde guerre mondiale.

Un fait historique totalement occulté de la mémoire collective.  Pour la France, c'est une page peu glorieuse de son histoire coloniale et pour le Vietnam, ce sont des engagés dans l'armée française, donc traître à la patrie
Après 3 mois de repérage et de rencontre sur le terrain avec les derniers rares témoins de cette page d'histoire tous déjà nonagénaires, dont dix en France et dix au Vietnam, Lam Lê a décidé d'en faire un documentaire sans aucun commentaire d'auteur, laissant la parole aux seuls témoins survivants.

Ce film est raconté, vu, vécu par les travailleurs d'Indochine engagés de force à la veille de la 2nde guerre mondiale pour remplacer dans les usines d'armement et poudrerie les ouvriers français partis au front de guette allemand.

La dignité, la sérénité et la sagesse avec lesquelles ces hommes jettent au crépuscule de leur vie sur leur jeunesse volée par la colonisation dans leur pays d'Indochine, apportent à ce documentaire un degré d'humanité,  de noblesse et d'émotion  que ne puisse réussir un film de fiction.
A ce jour d'aujourd'hui, le dernier d'entre ces 20 survivants, nous a quittés en août 2021 à l'âge de 104 ans.

Le film a été projeté au Centre Culturel Français de Hanoi en juin 2016, dans une version censurée d'une minute et demie par le gouvernement. Suite à une réception unanime et élogieuse de la presse écrite et télévisuelle nationales vietnamiennes ( y compris le Nhan Dan, la Pravda nationale) le terme Cong Binh imposé par le film est désormais adopté par le gouvernement au lieu de linh tho terme péjoratif qui sous-entend supplétif de l'armé française.

Désormais au Vietnam, les Cong Binh ne sont plus considérés comme des traîtres à la patrie, au regard de leurs combats anticolonialistes et pour la libération du Vietnam relatés et argumentés dans le film éponyme.

 

Ce film documentaire a obtenu le prix du jury au Festival international du film-histoire de Pessac en 2012

A l'invitation de l'association Vietnam 17, Nicolas Ông est venu partager avec le public, ce pan d'histoire méconnu dont faisait partie son grand-père !

Plus de 50 personnes étaient présentes pour la projection du film "Công Binh, la longue nuit indochinoise", de nombreux, un débat riche, et le plaisir ému d'échanger et de transmettre cette mémoire.

Nous remercions également, chaleureusement notre ami Nicolas Ông pour sa participation amicale à cette soirée.

Un troisième film a été projeté ce dimanche 29 janvier après-midi. Il s'agit de l’œuvre de Léon Lê, jeune réalisateurs américano-vietnamien : SONG LANG

Né en 1977 au Sud-Vietnam, Léon Lê est parti à l'âge de 13 ans vivre pendant 10 ans aux Etats Unis où il décrochait de petits rôles dans les Musicals à Broadway.

Passionné dès l'enfance de cai luong ou theâtre rénové , dérivé du , il rêve de réaliser un jour un film sur cette forme dérivée du  théâtre cantonnais chanté à la vietnamienne.Le cai luong est très populaire et prisé dans tout le le Sud-Vietnam. Dans tous les villages jusqu'aux coins les plus reculés du delta du Mékong, sont diffusées à la radio et la télévision les pièces de cai luong .

Revenu au Vietnam dans les années 2000 comme bon nombre de ses compatriotes réfugiés aus USA, Leon Lê apprend le cinéma auprès de ceux plus confirmés et déjà reconnus au Vietnam pour leurs films d'action à l'américaine que les cinéastes locaux ne savent pas faire sans la technologie digitale qu'ils ont connue aux Etats Unis.

Après de nombreux refus au 1er jet de son scénario, il le fait re-écrire par des scénaristes locaux plus confirmés. Au bout de 3 ans, son projet finit par intéresser une productrice, réfugiée vietnamienne de Norvège devenue une actrice de films d'actions très adulée au pays.

Tourné en 2017 dans son propre quartier de Saigon où se trouve le théâtre qu'il fréquentait dans sa jeunesse,  Song Lang est sorti en salle en 2018 et a reçu le Lotus d'Argent au Festival de films du Vietnam.

Song lang désigne la paire de castagnettes utilisées par les musiciens de cai luong pour rythmer les chants de cai luong.
C'est aussi la métaphore de l'amitié singulière des deux personnages masculins principaux du film.

Song Lang est le 1er long métrage de Leon Lê. Il étrenne à merveille la fête du Nouvel An vietnamien comme il se doit au Vietnam où résonnent partout dans toutes les villes et les villages, les chants lancinants de cai luong.

 

Nos remerciements vont également à Monsieur Mehdi Kihel pour sa gentillesse et son appui sans réserve à notre projet notamment à travers une communication de grande qualité.

Et puis ce festival, tout comme l’ensemble du projet"Le Vietnam s'invite à Saintes" n'aurait pu prendre forme sans le concours actif de nos amis Alain Abril et Marie Dupas qui nous ont appuyés avec une grande gentillesse, tout au long de sa préparation.

Qu'ils en soient ici remerciés car leur expérience dans le domaine de la production de spectacle  avec l'Association Carrefour des Talents 17 nous a rendu un très grand service.

Surtout, n'hésitez pas à vous rendre aux concerts qu'ils organisent, le prochain étant :

Florent Richard - Roland Romanelli en Concert CityJazzy le 29 avril 2023

Prochain évènement :

Le 02 février 2023, à partir de 20h ; lycée Georges Desclaude

Ciné conférence sur l'Agent Orange

Film documentaire de de Thuy Tiên Hô, long métrage suivi d’un débat. Tran To Nga est une des victimes de “l’agent orange”. Pendant la guerre du Vietnam, entre 1961 et 1971, l’armée américaine a déversé 80 millions de litres de cet herbicide ultra-toxique sur les forêts et les champs vietnamiens pour tenter d’empêcher la progression de la guérilla Việt Cộng, faisant des millions de victimes. Aujourd’hui âgée de 80 ans, Tran To Nga a porté plainte contre quatorze firmes d’agrochimie.